Perte de concentration

Je ne sais pas si c'est seulement parce que je manque de sommeil ces jours-ci et que je combats un rhume, mais j'ai l'impression que je commence à manquer de concentration. Bien entendu, je me demande si la tumeur progresse, si elle a des effets.

Hier, j'étais totalement incapable de me concentrer de sorte que la seule chose que j'ai été capable de faire, c'est d'aller dormir. Ce matin, je sentais que j'avais plus de cohérence dans les idées, mais je sens mon esprit toujours prêt à me laisser tomber.

Un des effets de la localisation de la tumeur est la perte de la mémoire de travail, m'a expliqué ma neuropsychologue. Il y a ce qui se répercute sur mon langage, mais aussi sur ma capacité d'organiser l'information rapidement. Ces jours-ci, c'est justement à ce niveau que je décèle une différence.

Je suis inquiète, tout en essayant de me donner une chance, notamment en déléguant certaines responsabilités qui me stressent et en essayant de dormir plus. Mais je commence à avoir hâte de voir mon neurologue.

(Illustration: Anne Karin Glass, Lost in Memory)

Comments

[Danaée]

Je sais que le stress joue pour beaucoup, la fatigue aussi. Mais mon neurologue m'avait dit que, dans mon cas, la fatigue et le stress augmentaient des effets que, normalement, je contrôlais. Enfin. Mais je fais un peu de recherches sur le cerveau et je me rends compte que dans les symptômes il y a "difficulté à planifier et organiser"... Je dors donc plus (encore une nuit de 10 heures la nuit dernière) et je réussis à maintenir une meilleure concentration une partie de la journée. Mais dès l'après-midi, je flanche.

[Nadyne]

Bien sûr, mon commentaire n'a aucune valeur autre que personnelle, mais tu dois certainement savoir que le stress cause bien des symptômes... Dans mon cas, bien que je n'étais aucunement consciente de ce stress, il s'est manifesté par des rhumes à répétition, des vertiges, des nausées, l'impossibilité de me concentrer sur une tâche et même de lire...

Tout ce que tu vis peut difficilement ne pas t'affecter d'une manière ou d'une autre, tumeur ou pas...

Je t'envoie plein d'énergie et de lumière !
Nadyne

[Choubine]

Merci pour le renseignement! Pour ce qui est de l'origine du mot, je suis bien tentée d'y voir une analogie, à cause de la couleur blanche, avec la manne que les Israélites reçoivent à manger dans le désert. Je lis dans l'Exode : "[...] au matin, il y avait une couche de rosée tout autour du camp. Cette couche de rosée évaporée, apparut sur la surface du désert quelque chose de menu, de granuleux, de fin comme du givre sur le sol." Un peu plus loin, la manne est décrite de cette manière : "On eût dit de la graine de coriandre, c'était blanc et cela avait un goût de galette au miel." Et voici ce que je trouve enfin dans le Robert historique : "Par métaphore, la locution "manne des poissons" désigne l'éphémère qui abonde en fin d'été sur les rivières et dont les poissons sont très friands." Il doit s'agir d'insectes semblables? Je ne m'y connais pas du tout... En tout cas, la manne des Israélites aussi était éphémère : il était impossible de la conserver plus d'une journée - sauf pour le jour du Sabbat!

[Danaée]

(En réponse au commentaire de Choubine.)
Concernant l'expression "il y a de la manne". J'ai toujours entendu cela, ici. Dans la famille de ma mère, abitibienne, ça se dit. Enfin, on dit qu'"une manne est entrée dans la maison" quand un phalène (terme qu'on entend très peu au Québec) entre le soir à l'intérieur. Mais je crois que le terme "manne" désigne plutôt les petits papillons blancs et poudreux qu'on trouve l'été dans les herbes, en campagne.
Donc, pour l'origine, mes parents sont abitibiens... mais comme l'Abitibi s'est peuplée de gens d'un peu partout... Difficile de dire d'où vient vraiment l'expression.
Contente et flattée d'avoir été découverte par une spécialiste de la langue. Je vous visite avec grand intérêt.

[Ton soeur]

Les signes de la fatigue, avec ou sans tumeur, il faut savoir les écouter et surtout y répondre rapidement. Il ne faut surtout pas attendre que les autres te disent de te reposer. Tu es ton propre baromètre. Mère de famille, professeure, avec les tâches de la maison... Celles qui peuvent en encaisser plus, je ne les félicite pas. Depuis que j'ai changé mon rythme de vie pour profiter des choses merveilleuses que j'ai la chance de vivre au lieu de courir après ma queue et faire des crises d'angoisse répétitives, je regarde avec un autre oeil celles et ceux qui en font trop. Et à celles et ceux-là je dis: rien ne sert de courir. Une fois vidé, personne ne peut te rendre la santé, ni les jours perdus. Personne. Bref, au moindre signe de fatigue, repose-toi. N'attends pas que les autres te le prescrivent comme une obligation. C'est un droit. Je t'aime.