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Soleil en tête
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11 septembre 2006

Vivre. La psychologie du bonheur

vivre___psychologie_du_bonheur_2Qu’est-ce que le bonheur? Qu’est-ce qui nous rend heureux? Voici les questions fondamentales auxquelles l’auteur, professeur et chercheur en psychologie, Mihaly Csikszentmihalyi, répond à l’aide d’une méthode de recherche rigoureuse et en se basant sur les nombreux écrits sur la question depuis les derniers siècles.

Vivre. La psychologie du bonheur n’a pas pour but de donner un mode d’emploi pour trouver le bonheur. En fait, l’auteur y décrit comment les gens heureux se définissent, comment ils décrivent leur expérience de bonheur. L’auteur examine les points communs de ce qu’il nomme l’expérience optimale (flow) soit ce qui crée le bonheur en soi.

Dans notre monde occidental, l’individu est souvent « aspiré par la spirale hédonique infernale ». (p.25) En effet, nous vivons dans l’illusion qu’en comblant nos besoins et en cherchant toujours plus de confort, nous serons heureux. Or, il n’en est rien. Les désirs sont infinis et nous nous trouvons tôt ou tard insatisfaits. Mais bien des gens ont trouvé le bonheur et se sont échappés de cette spirale. « Ce sont ceux qui, indépendamment de leurs conditions matérielles, sont capables d’améliorer la qualité de leur vie, sont satisfaits et rendent les autres un peu plus heureux. Ces personnes mènent une vie énergique, sont ouvertes à toutes sortes d’expériences, continuent d’apprendre sans cesse, ont des relations solides et intimes avec les autres et s’adaptent à leur environnement. De plus, ils trouvent la joie dans leurs activités, qu’elles soient fastidieuses ou difficiles, ne s’ennuient presque jamais et gardent le cap malgré tout ce qui se présente. » (p. 25-26) En fait, le bonheur découle de la maîtrise de notre vie. De plus, l’auteur montre que les gens qui savent transformer une situation désespérée en défi par la maîtrise de leur conscience sont heureux. Tout repose en fait sur le contrôle de la conscience, des pensées et des émotions.

L’ordre dans la conscience correspond dont à ce que l’auteur désigne comme « l’expérience optimale » ou expérience-flot (flow experience). L’expérience optimale consiste en « une situation où l’attention est librement investie en vue de réaliser un but personnel parce qu’il n’y a pas de désordre qui menace le soi. » (p. 51)

Un autre point intéressant de ce livre est de cibler les caractéristiques de l’expérience optimale. Car si les activités qui provoquent l’expérience optimale sont très diversifiées (selon l’âge des gens, leur culture, etc.), elles présentent des points communs : 

1.    la tâche entreprise est réalisable mais constitue un défi et exige une aptitude particulière;
2.    L’individu se concentre sur ce qu’il fait;
3.    La cible visée est claire;
4.    L’activité en cours fournit une rétroaction immédiate;
5.    L’engagement de l’individu est profond et fait disparaître toute distraction
6.    La personne exerce le contrôle sur ses actions;
7.    La préoccupation du soi disparaît, mais, paradoxalement, le sens du soi est renforcé à la suite de l’expérience optimale;
8.    La perception de la durée est altérée.

Mais bien d’autres aspects sont abordés dans ce livre et j’y reviendrai. Par exemple, il est question des activités « autotéliques » et de la personnalité autotélique. Il semble en effet que certaines personnes soit prédisposées au bonheur. Ce qui ne veut pas dire que les autres n’y ont pas accès.

Mihaly Csikszentmihalyi. Vivre. La psychologie du bonheur. Paris, Robet Laffont. 1994. Coll. "Réponses". 264 p. (Traduit de l'américain. Titre original: Flow: the psychology of optimal experience, paru en 1990)

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Commentaires
G
Quel beau résumé que vous avez fait de ce merveilleux livre! Cela m'incite à le relire!
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L
Troublant pour moi.Des mots autres que les miens sur ce que j'essaie désespérément de faire comprendre à tous ceux qui me disent que j'ai de la chance d'avoir de la chance et d'être toujours heureuse(ce qui n'est d'ailleurs pas vrai).<br /> Merci pour toutes ces pistes que tu nous donnes...
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«
Chère Danaée, <br /> <br /> On touche ici un sujet très complexe car il est relatif aux individus qui en font l'expérience. La même situation peut être une source de bien-être ou de souffrance selon la personne. On a déjà entendu parler de gagnants de la Loto dont la vie est graduellement devenue un cauchemard parce qu'ils ne pouvaient pas l'assumer dans leur vie.<br /> <br /> L'expérience relatée par Gilles me rappelle certains propos de comédiens qui indiquent qu'ils préfèrent jouer à la scène plutôt qu'au cinéma à cause de la chaleur de la communication directe avec le public. La notion de partage, comme l'agapè chez les grecs, pourrait donner une valeur à des situations de vie. Je crois que c'est ce qui arrive par «Soleil en tête».<br /> <br /> Comme tu le soulignes Danaée, je pense aussi qu'il y a pas de mode d'emploi automatique pour le bonheur (satisfaction, plaisir, sérénité, paix...). Les émotions qu'on ressent dans la vie dépendent beaucoup de notre interprétation subjective des situations que l'on vit. <br /> <br /> Ce qui est intéressant aussi dans le livre que tu nous présentes c'est l'idée de «personnalités autotéliques», prédisposées au bonheur. Je suis curieux de lire ta suite, entre autres sur les activités autotéliques; on peut donc être «proactif». C'est un auteur que j'ignorais mais il semble avoir beaucoup de profondeur. Merci de nous le faire découvrir. Continue! TOUS les éléments de ton site m'amènent beaucoup à réfléchir sur la vie, sur Ma vie, mes liens, mes valeurs...<br /> <br /> Au revoir<br /> Affection <br /> « Lumière»
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G
Il y a, selon moi, deux niveaux de sens, le premier étant de donner un sens à «sa» vie, le deuxième étant de donner un sens à «la» vie. Le second m'apparaît plus difficile à atteindre que le premier, car il implique un niveau de science, la connaissance de ce qu'est vraiment l'«univers», et de conscience, la signification derrière l'apparence, qui sont peut-être inatteignables par l'humain...<br /> <br /> Bon, pour faire contrepoids à ces réflexions un peu trop lourdes par cette belle journée ensoleillée, je crois bien que je vais alle donner un sens à ma journée et aller prendre une petite marche dans le Vieux-Québec... :)
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D
En ce qui concerne les activités qui procurent l'enchantement (ou à plus long terme, le bonheur) cela dépend des personnes. Rédiger un thèse peut devenir, dans certains cas, une source d'enchantement. Mais il est vrai que la plupart du temps ce sont des activités qui donnent une rétroaction immédiate. Et pour ce qui est du bonheur, il est fait, en réalité, toujours selon l'auteur du livre, de la combinaison de toutes ces périodes d'enchantement lorsqu'on arrive à donner un sens global à notre vie. Sinon, ces expériences n'ont pas le pouvoir, à elles seules, de nous rendre vraiment heureux sur une base prolongée.
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