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Soleil en tête
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14 septembre 2006

Le bonheur envers et contre tout

Dans son livre Vivre, Mihaly Csikszentmihalyi s’attarde aux cas de ces gens qui ont trouvé le bonheur malgré les obstacles dans leur vie. Il y consacre le chapitre 10 intitulé La victoire sur le chaos. L’auteur sait bien que plusieurs objectent qu’il est bien plus facile de trouver le bonheur lorsqu’on vit confortablement, qu’on a une certaine aisance financière, la santé et des amis. Et qu’il faudrait des bases solides (conditions matérielles minimales, par exemple), pour permettre d’atteindre l’expérience optimale. En fait, l’auteur insiste en italique dans le texte: « Rien n’est plus opposé à la thèse défendue dans ce livre. » (p. 193) Ce qui ressort plutôt, c'est que « l’expérience subjective n’est pas une dimension de la vie, c’est la vie elle-même. Les conditions matérielles sont secondaires, elles affectent l’individu indirectement par l’intermédiaire de l’expérience vécue. » (p.193) Ainsi, des conditions externes favorables peuvent améliorer la qualité de vie, mais pas nécessairement tandis que des difficultés importantes peuvent ne pas être des obstacles à l’atteinte de l’expérience optimale. À ce sujet, Mihaly Csikszentmihalyi revient sur les études du Dr Siegel (dont j’ai déjà parlé) et qui ont montré que ceux qui ont appris à vivre l’expérience optimale sont capables de tirer profit de toutes les situations même celles qui semblent sans espoir. (p.194)

L’auteur essaie ici de répondre à la question : « Qu’est-ce qui fait qu’un même coup dur détruise une personne et en fasse progresser une autre? » Il semble en fait que ce soit notre capacité d’affronter le stress qui varie, et ce, en fonction de divers facteurs : 1) le soutien externe provenant du réseau social 2) les ressources psychiques de l’individu (intelligence, niveau de scolarité et traits de personnalité) 3) et les stratégies d’affrontement du stress sur lesquelles l’auteur s’attarde particulièrement.

Il semble qu’il existe deux grandes stratégies d’affrontement du stress : une positive dite « stratégie mature » et une négative dite « stratégie régressive ». (p. 201) Nous développons nos stratégies matures vers la fin de l’adolescence et cela nécessite un sens de soi solide qui n’est pas remis en question par les difficultés de la vie, les frustrations et les déceptions.

Toujours en vue d’expliquer pourquoi certaines personnes sont écrasées par les difficultés alors que d’autres deviennent plus fortes, il appert que « l’accroissement personnel et l’enchantement sont le fruit de la capacité de transformer une situation désespérée en défi, en expérience optimale. » (p. 205) Et cela se fait en trois étapes :
1)    une assurance non centrée sur soi
2)    une attention portée sur l’extérieur
3)    la découverte de nouvelles solutions

Enfin, ces personnes qui réussissent à affronter le stress pour en faire une expérience optimale sont dites dotées de « résilience ».

Mais ce que j’en retire surtout, c’est de voir que notre psyché est faite de sorte à faire sortir l’ordre du chaos et que l’évolution elle-même demande de « recycler les déchets en une structure ordonnée. » Ainsi, l’utilisation de la lumière par les plantes recycle le sous-produit de la combustion du soleil. Bref, « sans cette transformation des forces du désordre en quelque chose d’utile, l’humanité n’aurait pas survécu. » Notre psyché fonctionne sur un même principe, « convertir des événements neutres ou destructeurs en éléments positifs. » (p. 203-204)

Maintenant, il importe à chacun de trouver la façon d’affronter le stress, selon ses capacités.

Mihaly Csikszentmihalyi. Vivre. La psychologie du bonheur. Paris, Robet Laffont. 1994. Coll. "Réponses". 264 p. (Traduit de l'américain. Titre original: Flow: the psychology of optimal experience, paru en 1990) Résumé des pages 193-215.

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Commentaires
M
Lux, tu ne prends pas trop de place sur ce blog, j'en suis certaine... J'aime vous lire... Je vous place, toutes les deux, dans la catégorie des *étoiles très brillantes*...<br /> D'une admiratrice du *savoir* et de la beauté des mots...<br /> marraine
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D
Merci Lux pour ta suggestion. J'aime bien cette approche du stress qui montre que cela est, en soi, la vie. Mais qu'il en existe deux facettes... <br /> Mais merci surtout pour l'extrait de la chanson de Gilles Vigneault que j'ADORE. Quel poète, quelle belle vision des choses dans sa langue!<br /> Je vais immédiatement aller en écouter... et veiller sans relâche à "dormir le coeur ouvert".
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L
Bonjour Danaée<br /> Stratégies face au stress<br /> <br /> Le contenu de …«Vivre» de Mihali… me ramène à un auteur que j'ai lu et utilisé il y a plusieurs années dans mon travail. Il s'agit du Dr Hans Selye, chercheur international polonais ayant fait carrière à l'Université de Montréal et que les gens nommaient: le "Père du Stress".<br /> <br /> Il parlait lui aussi de deux aspects du stress : - l'Eustress, c'est à dire le bon, l'excitation, le piment de la vie, ce qui nous donne le sentiment de satisfaction, le moteur quoi! Et – la Détresse, le mauvais stress qui détruit la résistance, qui épuise et peut conduire à différentes maladies et même à la mort. Le stress est la réponse de l'organisme à toute demande qui lui est faite. <br /> <br /> On peut comprendre tout de suite que les demandes peuvent venir de l'extérieur (boulot, enfants, maladie…) mais aussi elles peuvent provenir ou être aggravées par l'intérieur (obsessions, exigences personnelles, perfectionisme trop grand, dureté envers soi). <br /> <br /> Ce que Selye appelait détresse, c'est le résultat d'un syndrome d'épuisement chronique, dû à un état de pression, d'exigence demandé sans répit à l'organisme. Ses recherches de laboratoire ont démontré qu'on a une capacité de résistance maximum et que, s'il n'y a pas un repos, c'est la dégradation qui commence.<br /> <br /> Ça a l'air déprimant comme ça mais il faut surtout retenir que le stress, c'est la vie, et… Il faut des alternances, des périodes de coupures pour permettre au système de se régénérer. Comme toutes les polarités dans la nature: jour-nuit, fleurs qui s'ouvrent et se referment chaque jour, etc. Le genre de pensée que l'on entretient a aussi une influence positive ou négative. On rejoint ici tous ceux qui parlent de l'importance de la gratitude ou de la compassion, comme tes extraits du Dalaï-Lama.<br /> <br /> En passant, je change de pseudo. Je trouve que «Lumière», c'est trop long et trop vague. Alors je le traduis en vieille langue latine. Ce sera: Lux. C'est plus simple mais surtout plus approprié, parce que je choisis mon pseudo en fonction de toi. Lux, c'est rapide, concentré, efficace et ça sonne riche. Exactement la perception que j'ai de ta création blogueuse, sans blague! Comme écrivait quelqu'un auparavant, tu es une bonne prof. Tes condensés sont clairs, intéressants et stimulants et tes témoignages personnels sont très touchants. Il y a de la sérénité et de la santé dans ce que tu projettes, même si certaines de tes expériences sont pénibles à vivre et à partager. <br /> <br /> Je vais rechercher les références exactes des ouvrages de Hans Selye et les "bloguer". <br /> P.S. Si je prends trop de place sur ton site, tu n'as qu'à me dire de me reposer. Je comprendrai.<br /> Je t'envoie mes pensées les plus énergiques, à toi ton amoureux et des tes deux trésors. Petit cadeau, le refrain d'un grand chansonnier québécois qu'un grand ami m'a fait découvrir<br /> <br /> Jamais les fleurs du temps d'aimer<br /> N'ont poussées dans un cœur fermé<br /> La nuit, le jour; l'été, l'hiver,<br /> Il faut dormir le cœur ouvert (Gilles Vigneault)<br /> <br /> Comme dirait certains: Hasta Luego<br /> Lux
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