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19 octobre 2006

Nikolski

NikolskiUn congé de maladie, ça a de bon que ça permet de lire.

Récemment, j’ai terminé le roman de Nicolas Dickner, Nikolski. C’est d’ailleurs le roman que j’avais apporté à l’hôpital.

Le livre m’intriguait. Il a reçu plusieurs prix (dont le prix Anne-Hébert, le prix des Libraires et le prix des Collégiens) et il a été publié par une petite maison d’édition située en plein quartier Saint-Jean-Baptiste, à Québec. J’étais donc curieuse d’y plonger.

Nikolski ne déçoit pas. L’histoire, qui entrelace les vies de trois personnages, est d’une réelle originalité. On y retrouve sur un parcours d’une dizaine d’années un archéologue, une aspirante pirate et un libraire. Ce qui plaît, au fil des lignes, ce sont les descriptions enchevêtrées des lieux, des objets et certaines réflexions originales, par exemple sur les ordures. Car toute une civilisation peut être analysée quand on s’attarde à ce qu’elle jette. Par ailleurs, l’écriture est hardie et bien tournée. Le lecteur curieux se délecte de la culture générale qui s’étale sous ses yeux. 

J’ai aimé. Donc.

Pourtant...

Les personnages apparaissent si seuls. Sans liens véritables avec les autres. Peut-être est-ce l’absence presque totale de monologue intérieur qui ne permet pas de découvrir les motivations intrinsèques des personnages. Les récits, ponctuels et anecdotiques, de ces trois vies à peine reliées, m’ont semblé n’aller nulle part. Car ces personnages sont reliés. Par le sang. Mais ce lien demeure inconnu, sauf du lecteur lui-même.

Alors je suis restée un peu sur ma faim de refermer ce livre sans que les personnages n’en apprennent plus sur eux-mêmes. Ne maîtrisent pas plus leur destin.

Nikolski de Nicolas Dickner. Québec, Éditions Alto, 2005. 321 p.

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Commentaires
D
Alice: Le roman est excellent. Et comme toi, j'aime aussi les livres où le lecteur a l'occasion de faire un bout de chemin avec sa propre imagination. Mais j'avais quand même ce sentiment de solitude, au fil de ma lecture. Mais ça ne veut pas dire que ça ait terni quoi que ce soit!
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A
Je viens de finir de lire ce fameux livre ! et je l'ai trouvé passionnant car il est d'une grande richesse sur le monde qui nous entoure ! Mais ton billet est très intéressant ! La solitude des personnages cela ne ma pas trop marquée car ils vivent dans une grande ville, et la solitude à malheureusement sa place!<br /> Moi j'aime bien qu'un livre laisse place à l' imagination, à une ouverture. Et je n'aime pas les romans où tout est dit !
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S
Merci Danaée pour ce lien vers ta critique de Nikolski que tu as déposé sur mon blog. Je vois que nous avons effectivement eu les mêmes impressions... mais chez toi, les commentaires qui suivent nous plongent carrément dans un débat sur la littérature. <br /> Pour rebondir sur ce qui a été écrit (même avec un an de retard), je suis moi-même peu attiré par la littérature du nombril et je me refuse à en écrire. On peut néanmoins créer de façon moins nombriliste tout en approfondisssant un minimum la psychologie de ses personnages (avec des monologues intérieurs ou d'autres moyens). Bien sûr, il faut éviter tout appronfondissement si l'on veut écrire un roman qui ne soit qu'une suite d'images (comme un magazine de mode ou un "roman-savon").<br /> Ceci étant dit, grâce au style vivant (et souvent amusant) de Dickner, la lecture de Nikolski reste agréable, et donc pas "difficile".
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N
Ah ! Les nuances sont ici importantes : Nikolsli n'a pas besoin de monologues intérieurs... Nous sommes loin de la "pululente littérature du nombril" ! <br /> <br /> Et je ne dis pas que Nikolski est "dur" à lire ! Au contraire ! Je dirige le Prix littéraire dont tu parles depuis ses débuts, et je suis tout à fait consciente que les étudiants l'ont beaucoup aimé ! ;-)<br /> Nadyne
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N
Il y a un malentendu, là. Il faut lire Nikolski. C'est très très loin d'être difficile à lire. Il n'éloigne pas les jeunes, au contraire, il a remporté le prix littéraire des collégiens!<br /> <br /> En ce qui concerne ma tante, elle est bien fine, mais je préfère être honnête : c'est pas vrai qu'elle réfléchit beaucoup quand elle regarde ses romans-savon. Pour elle la frontière entre la fiction et la réalité existe juste quand ça fait son affaire...<br /> <br /> Pour ce qui est des monologues intérieurs, ben... y a moyen que ça soit original. Mais Nikolski n'en n'a pas besoin. Il mise sur d'autres moyens pour raconter son histoire, et c'est ça que je trouve intéressant.
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