Nikolski
Un congé de maladie, ça a de bon que ça permet de lire.
Récemment, j’ai terminé le roman de Nicolas Dickner, Nikolski. C’est d’ailleurs le roman que j’avais apporté à l’hôpital.
Le livre m’intriguait. Il a reçu plusieurs prix (dont le prix Anne-Hébert, le prix des Libraires et le prix des Collégiens) et il a été publié par une petite maison d’édition située en plein quartier Saint-Jean-Baptiste, à Québec. J’étais donc curieuse d’y plonger.
Nikolski ne déçoit pas. L’histoire, qui entrelace les vies de trois personnages, est d’une réelle originalité. On y retrouve sur un parcours d’une dizaine d’années un archéologue, une aspirante pirate et un libraire. Ce qui plaît, au fil des lignes, ce sont les descriptions enchevêtrées des lieux, des objets et certaines réflexions originales, par exemple sur les ordures. Car toute une civilisation peut être analysée quand on s’attarde à ce qu’elle jette. Par ailleurs, l’écriture est hardie et bien tournée. Le lecteur curieux se délecte de la culture générale qui s’étale sous ses yeux.
J’ai aimé. Donc.
Pourtant...
Les personnages apparaissent si seuls. Sans liens véritables avec les autres. Peut-être est-ce l’absence presque totale de monologue intérieur qui ne permet pas de découvrir les motivations intrinsèques des personnages. Les récits, ponctuels et anecdotiques, de ces trois vies à peine reliées, m’ont semblé n’aller nulle part. Car ces personnages sont reliés. Par le sang. Mais ce lien demeure inconnu, sauf du lecteur lui-même.
Alors je suis restée un peu sur ma faim de refermer ce livre sans que les personnages n’en apprennent plus sur eux-mêmes. Ne maîtrisent pas plus leur destin.
Nikolski de Nicolas Dickner. Québec, Éditions Alto, 2005. 321 p.