De blog et d'espoir
Tenir un blog nous amène à entrer en contact avec une foule de gens. À partager des expériences, des réflexions. On peut faire ce qu'on veut d'un blog. Moi, j'ai trouvé ce moyen pour faire passer du stress, de la peur, en transformant cela en positif. Je voulais faire de mon épreuve un moyen de grandir, d'évoluer. Et me rappeler à moi-même, d'abord, que j'avais plein de raisons d'aimer la vie. Et que toutes ces raisons valaient la peine de me battre, de défendre cette vie que j'aime.
Je pense que j'ai été bien chanceuse d'avoir cette idée. Mon blog m'apporte beaucoup de choses.J'en ai déjà parlé. Et, vous, mes lecteurs, m'apportez beaucoup. Au jour le jour, je me dis qu'il faut que je continue, que je prenne soin de moi. Je me dis souvent: "Voyons! Qu'est-ce que tes lecteurs diraient en te voyant?" Et cela m'amène à relativiser, à me reprendre. À me reposer, aussi, lorsque je me rends compte que je vais au-delà de mes forces.
Il y aura bientôt six mois que j'ai mis en ligne mon blog. J'ai découvert la blogosphère, je vais lire régulièrement d'autres carnets, je me suis attachée à plusieurs. Et je trouve une variété de points de vue, d'expériences qui me plaît. Je ne me soucie plus trop de mes statistiques. Je sais qu'elles sont bonnes pour un petit blog comme le mien. Ça me satisfait amplement, surtout que je ne cherche pas à me faire un lectorat à tout prix! Je ne vends rien, je ne fais pas de publicité en ligne... Je partage, simplement, une expérience de vie. Un point de vue.
Une des façons d'entrer en contact avec moi est bien entendu par les commentaires que vous laissez en réponse à un billet que j'ai écrit. Ces commentaires sont lus par plusieurs. Ils sont publics. Mais beaucoup parmi vous choisissez de m'écrire des courriels. Ceux-ci restent confidentiels. Si je ne réponds par systématiquement aux commentaires, en revanche, je réponds à chaque courriel que je reçois.
C'est par le biais de ma boîte de courriels que certains m'interpellent de façon plus personnelle. Et je veux vous parler d'un cas. Il s'agit d'une petite fille de cinq ans qui a une tumeur située dans la même région que la mienne, au lobe temporal gauche. La tumeur évolue assez vite. C'est normal, car chez les enfants, les hormones de croissance sont très actives. Les tumeurs sont donc activées par le fait même. (C'est pour cette raison qu'il ne faut plus que je redevienne enceinte...)
C'est la maman de la petite fille qui m'a écrit, il y a quelque temps. Elle me parlait de sa fille, je lui donnai des conseils (pas médicaux, je ne suis pas médecin) et, surtout, je l'assurai de mon appui, de mes prières. Et puis, récemment, elle m'a dit que sa fille avait cinq ans. Elle ne l'avait jamais mentionné auparavant. Cinq ans! Cette petite puce n'a que cinq ans et elle va passer à travers une opération au cerveau en étant réveillée. J'ai répondu à la maman. Un peu secouée. Émue. Sa fille a l'âge de mon plus jeune. Et me voilà solidaire de cette petite fille. De sa peur, sa douleur. Alors qu'elle m'est inconnue. Je sais qu'elle vit aux États-Unis, qu'elle est musulmane. Sinon quoi? Je l'imagine comme une petite fille vive, riante. Une petite fille comme tant d'autres et qui devrait, elle aussi, pouvoir vivre une vie d'enfant.
Je vous en parle pour vous montrer qu'il y a toujours des cas qui nous touchent plus, qui viennent soudainement mettre les choses dans une lumière différente. Qui donnent une intensité particulière à la vie. À l'espoir, aussi. Et tout cela est rendu possible par l'intermédiaire du blog, d'Internet.
Comme je souhaite la guérison à cet enfant. À sa maman.
Illustration: Une petite fille en position de yoga. Comme j'imagine cette petite fille. En paix. Guérie. Source: http://ingrid.now1.info/yoga/LUDOYOGA.htm