Une partie à jouer
Aujourd'hui, c'est ma dernière journée de Temodal pour le 3e cycle de chimio. À partir de demain, j'aurai sept jours pour refaire un peu ma formule sanguine et ragaillardir mon système immunitaire.
Côté moral, j'ai passé hier la majeure partie de la journée sur mon divan, lisant un peu, prenant quelques notes et, en fin de compte, en terminant l'après-midi par le visionnement d'un de mes films préférés, Howards End.
Mais les choses se sont remises à bouger en fin de soirée, à la suite de deux coups de fils qui ont su replacer mes idées et me fouetter alors que je pensais abandonner la bataille et me ranger du côté de l'administration du collège avec qui mon syndicat marche main dans la main.
Voyons! Vais-je accepter qu'une règle institutionnelle soit "inventée" juste APRÈS que le collège se soit rendu compte que j'avais un problème de santé, et que cela vienne justifier de me retirer une tâche pour laquelle j'avais même un horaire à mon nom? Vais-je ensuite accepter qu'on m'ait versé un salaire à l'automne et que, sans raison solide, on refuse de faire de même pour l'hiver? La seule différence, c'est que je ne suis pas rentrée. Donc, ce que j'en comprends, c'est que je n'avais qu'à aller donner mon premier cours, expliquer le plan de cours aux étudiants et me déclarer ensuite malade. Alors, là, j'aurais été payée. Mais dans quel pétrin j'aurais mis mon collège et mes étudiants!
Comme vous voyez, je reprends un peu de fougue. Malgré la nausée et la fatigue, ceci dit. Je vois que j'ai des appuis. Je bénéficie d'un entourage combatif et cela me donne le courage de me battre un peu.
Je dois aussi vous dire que le courage de ceux qui m'ont précédée dans cette lutte me donne le goût de lutter. Car il y a ça, aussi. Se battre pour ceux qui, un jour, vivront peut-être une situation semblable. Comme d'autres se sont battus avant nous. Le collège avait promis à une autre collègue malade, un jour, que la situation qu'elle avait vécue ne se représenterait plus. Les profs avaient vu ça comme une volonté du collège de faire régner un esprit de justice et de confiance.
Avec le recul, je me demande si le collège n'avait pas voulu dire par là qu'il ne se referait plus prendre...
Au menu aujourd'hui: signature de mon contrat "minceur", rendez-vous avec le responsable de l'administration qui pilote le dossier. Mais je compte y aller accompagnée de mon coordonnateur.