Alors, où en suis-je?

Comme plusieurs parmi vous ont pensé à moi hier après-midi, je veux bien vous faire un petit résumé de la rencontre que j'ai eue.

J'ai d'abord discuté avec mes collègues au département. J'ai pu montrer le site Internet que j'ai créé et parler un peu avec mon coordonnateur ainsi qu'avec un autre collègue qui a vécu de près une situation semblable à la mienne. Ils m'encouragent à continuer tous deux à me battre et à ne pas accepter sans mot dire les explications creuses de l'administration.

Je suis ensuite passée au syndicat pour rencontrer mon délégué syndical un peu avant la rencontre. Je voulais avoir des informations sur le déroulement d'une telle rencontre et revoir avec lui mes arguments.

La rencontre a eu lieu comme prévu à 15h. On a discuté un peu de tout et de rien, par exemple du fait qu'on demeure sur la même rue, l'administrateur et moi. Eh bien. (Si tu penses que tu m'amadoues, toi, tu n'as qu'à bien te tenir...) Bref, du blabla qui, je le constatais, avait surtout pour but de donner bonne conscience au monsieur. Il m'a réexpliqué pourquoi ils avaient le droit de m'enlever ma tâche de méthodes quantitatives, pourquoi je n'avais pas droit à mon 85% de salaire...

Mais vous allez trouver cela merveilleux: l'administrateur, voyant que je ne vais pas si mal (ben oui, je vous le dis, c'est la GRANDE forme!) m'a suggéré de revoir mon médecin, de me faire refaire un billet médical et de rentrer travailler! Et si je ne me sens pas capable de le faire, en fin de compte, de retourner en congé de maladie. Bonne idée! G-É-N-I-A-L-E! Voyons. Merveilleux. Je vais me traîner, enlever le cours à quelqu'un qui a déjà commencé à le donner, enseigner un peu, voir que ça me fatigue trop, et "bonsoir la visite" je retourne me reposer? On me remplace et tout rentre dans l'ordre? Bien sûr, l'administration pourrait me verser un salaire que j'aurais alors "mérité". On n'aurait plus ce sentiment de culpabilité étouffante...

Et une autre chose d'absolument merveilleuse, c'est que l'administrateur m'a servi l'argument que, finalement, le chômage me donnerait autant d'argent que le minable 85% de mon .14. Alors j'ai répliqué, posément mais fermement, que, là, il se fourvoyait. Le chômage, c'est le CHÔMAGE. Ça n'a aucune commune mesure avec le fait d'être en arrêt de maladie. Ma prestation sera calculée sur ce que j'ai gagné cet automne. Ensuite, je perds deux semaines de paie (la période de carence), ensuite je n'ai droit qu'à 15 semaines ce qui me mène au début du mois de juin tandis que mon contrat m'aurait payée jusqu'à la mi-août. Bref, s'il voulait se donner bonne conscience sur ce point, c'est raté.

Je suis ressortie de là avec mon contrat minceur signé à contre-coeur. Il porte la mention "Ce contrat est valide pour fins d'ancienneté uniquement." Je vais maintenant entreprendre mes recours et, sans doute, poser un ou deux griefs.

Comments

[Danaée]

Choubine: oui, il y a plusieurs personnes qui se demandent comment fonctionne notre syndicat. Et le journaliste de l'autre fois pourrait effectivement être intéressé par une histoire comme celle-là.

Je suis un peu outrée, par ailleurs, d'entendre que des profs d'histoire donnent justement le cours de méthodes quantitatives dans d'autres cégeps, notamment à Trois-Rivières. Comme quoi la règle ne vaut que pour m'évincer. Je pense que le cégep sait qu'il va devoir payer le 85% de mon salaire, mais qu'il essaie de sauver les meubles en coupant la "facture", donc ma tâche.

C'est à suivre.

[Choubine]

Oui; c'est ce qui me révolte dans cette affaire. Votre représentant syndical n'a-t-il pas entendu aussi bien que vous l'étrange proposition («scandaleuse» serait peut-être un qualificatif plus approprié) qui vous a été faite? Ne pourrait-il pas vous aider dans vos démarches?

Puisque vous en êtes à présenter un grief, je me demande si le journaliste de l'autre fois...?

[Danaée]

Don Quichotte, Choubine et Lux: je crois bien que je n'ai rien à perdre, si ce n'est mon énergie, encore une fois...

[Lux]

Tu n'as rien à perdre en posant le ou les griefs. Une fois posés, le processus s'enclanche.
Ça prend de la patience mais, au moins, tu auras le sentiment que tu n'as pas cédé de toi-même devant l'administrateur qui est pas mal indécent avec ses suggestions.
La remarque de Choubine est judicieuse.

[Choubine]

Ce qui revient à dire que l'administrateur vous juge, officiellement, qualifiée pour donner le cours de méthodes quantitatives..., et que l'argument de la direction du collège ne tient donc pas la route.