Un début de semaine que j'appréhende
Bon. D'accord.
Certains diront qu'ils avaient vu cela venir. Moi, je pense que j'en avais peur sans vouloir l'avouer: le travail et la chimio, c'est difficile.
Vraiment.
J'entame ce soir la 15e journée de mon 7e cycle. Le médicament s'accumule dans mon sang et me draine de mes anticorps, de mon énergie. Vendredi, j'ai eu du mal à terminer ma journée de travail. Hier, j'ai fait quelques courses, mais rien dans la maison. Trop crevée que j'étais. Aujourd'hui, pour la fête des Mères, j'avais vu grand: un aller-retour à Montréal pour voir ma grand-maman, un saut à l'expo de Gunther von Hagens et un souper chez mes beaux-parents... Mais la réalité m'a rattrapée. Je suis enrhumée et fatiguée à l'extrême. Ce voyage m'aurait achevée et aurait mis en péril ma semaine de travail. J'ai donc dû être raisonnable et annuler le tout.
Qu'à cela ne tienne. J'ai passé une belle journée. J'ai reçu ma traditionnelle matriochka (mon Amoureux et les enfants m'en offrent une par année pour la fête des Mères) et nous avons été marcher dans le Vieux-Québec. Il faisait très beau mais un peu frais, l'air était bon. Nous nous sommes arrêtés chez Temporel pour savourer un bon croûton au fromage... Un classique!
N'empêche, je vois venir ma semaine avec appréhension. Mais je vais rester vigilante: ne pas me surmener et éviter d'aller au bout de mes forces. Cependant, c'est parfois difficile. La fatigue me prend souvent sans crier gare. Il faut que j'arrive à cerner les indices, même diffus, de la fatigue. Et me reposer dès que j'en sens le besoin. Je dois m'écouter... mais dans un milieu de travail, même très souple et compréhensif comme celui dans lequel j'évolue, c'est compliqué.