L'envol d'un ange
Depuis la mise en ligne de ce blog, j'ai été en contact avec plein de gens extraordinaires. Parmi eux se trouvent notamment des personnes atteintes de cancers, leurs proches, leurs parents. De plus, en naviguant sur la toile, je suis tombée sur d'autres blogs relatant d'autres destins... Certains m'ont particulièrement touchée, j'ai même mis des liens vers ceux-ci.
J'ai déjà évoqué ma tristesse devant la maladie lorsque celle-ci touche les enfants. Moi-même maman, j'ai du mal à m'imaginer vivre la maladie d'un de mes fils. J'aimerais mieux cent fois supporter toutes les chimiothérapies du monde, les opérations au cerveau éveillée, les piqures, les tests que de voir souffrir un de mes enfants. Je prie pour ne jamais avoir à vivre cette épreuve.
Mais personne n'est à l'abri de la maladie, de la souffrance et, éventuellement, de la mort. Pas même les enfants. Il n'y a pas de justice. Cela, je le sais bien.
Récemment, via le blog de la petite Pearl, atteinte d'une tumeur au cerveau, j'ai découvert un autre drame, celui de la petite Anne-Sophie, 9 ans, qui, après une longue bataille contre un gliome infiltrant de la colonne vertébrale, venait d'arrêter ses traitements de chimiothérapie et entamait son dernier droit vers un monde où la souffrance n'a plus prise.
Eh bien. Ce matin, en passant prendre des nouvelles de cette petite fille si courageuse et de sa famille, j'ai constaté qu'elle est décédée le 4 décembre, entourée des siens.
Je sais que nous espérons tous guérir. Je sais que cette guérison est d'autant plus espérée quand elle touche les enfants, eux qui n'ont fait que se tenir sur le seuil de la vie, qui n'ont pas eu la chance de faire leur tour de piste. Mais parfois, la guérison n'est pas au rendez-vous.
Guérir, c'est bien entendu le but que se donnent la plupart des malades. Un combat. Le seul possible. La volonté de repousser le chaos. Ce chaos infiltré en soi, mais celui qui nous guette tous, pour nous avaler en bout de course.
Guérir, c'est donc un but. La lumière au bout du tunnel. Pourtant, parfois, l'espoir est déçu.
Face à ce constat, j'aime la philosophie du dr Ernie Siegel qui voit dans la guérison beaucoup plus que la simple guérison physique. Car on peut "guérir" sa vie, tout en perdant la lutte contre la maladie. On peut se "guérir" soi-même, bien sûr. Mais on peut aussi "guérir" les autres. Par l'exemple par le courage.
Je pense que la petite Anne-Sophie a réussi à guérir. Autour d'elle se lit l'amour, l'unité familiale. L'appui. Elle a montré le courage et la pureté des grandes âmes.
Peut-être est-ce le message de ces petits anges venus se poser brièvement dans l'existence: garder courage. La valeur d'une vie n'est pas liée à sa longueur. Mais à son intensité.