Valses hésitations... et décision
J’avais évoqué le jeu de dominos qui allait s’enclencher dès que je saurais à quoi m’en tenir avec l’évolution de la tumeur et un des premiers effets était mon congé de maladie et tout ce que cela implique pour me faire remplacer au cégep.
Après mûre réflexion ou, du moins, une réflexion relativement mûrie, ainsi que des conseils syndicaux et quelques informations relatives à mon droit à être indemnisée, j’ai décidé de continuer à travailler à plein temps pour terminer ma session, malgré que j’aurai commencé ma chimiothérapie.
J’ai pris cette décision en considérant certains faits que voici.
D’abord, je n’ai que deux cours. Le stage à Rome pour lequel je terminais jeudi la théorie. En effet, je n’assumais que la partie sur l’Antiquité romaine. Le reste des heures théoriques sur le Moyen-âge, la Renaissance, le Baroque, la période moderne et le 20e siècle sont assumées par mes deux collègues. On peut dire que le pire est fait de ce côté, sans compter que ces derniers sont des perles de soutien et d’encouragement. Le deuxième cours est un cours de méthodologie, à raison de deux fois deux heures par semaine et là aussi le pire est fait, puisque la première partie du rapport de recherche est remise (et corrigée) et que le reste de la session est essentiellement « pratique », le rôle du prof consistant à encadrer les élèves dans leur démarche. Il faut dire également que j’ai la chance d’avoir un groupe particulièrement motivant, et que ça me peinait de les abandonner en mi-session.
Le reste de ma tâche est la coordination départementale que je peux continuer de faire sans trop de problèmes.
Enfin, il faut aussi considérer que nous arrivons à la mi-session. Lundi débute la semaine de lecture, ensuite, il ne restera que huit semaines de classe avant les vacances d’été.
En fait, je dois dire que je sais à quoi m’attendre du Temodal. L’effet secondaire le plus marqué en 2006-2007 a été la fatigue. Dans mes pires journées, je n’étais pas capable de lever les bras ni de quitter mon lit. Mais combien de jours cela implique-t-il, à travers une majorité d’assez bonnes journées? N’oublions pas qu’en août 2007, lors de mon 10e cycle de chimio, j’avais choisi de retourner travailler.
Je pense pouvoir compter sur l’appui de mes collègues du département et sur celui de mes étudiants qui ont été très compréhensifs quand je leur ai annoncé ce qui s’en venait. Je vais être plus fatiguée, c’est vrai. Mais je suis capable de faire le travail attendu de moi, de façon professionnelle, en adaptant ma disponibilité bureau-maison.
Un domino de moins, donc. Et qui fait en sorte de simplifier les prochaines semaines pour moi.
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Illustration: La Valse hésitation, de René Magritte.