Se réjouir pour les autres
Je voulais vous parler de l’ «acceptation patiente», cette attitude mentale positive qui nous permet de contrer la colère, mais alors que le Salon du Livre de Montréal bat son plein, avec ses hauts et ses bas, dans lequel je ferai saucette demain, samedi et dimanche, il m’a semblé pertinent d’aborder une autre attitude à cultiver: se réjouir pour les autres.
En fait, dans le bouddhisme, on travaille sur des attitudes positives qui contrebalancent des perturbations mentales négatives. Et l’une des perturbations mentales qu’on ressent souvent, c’est l’envie ou la jalousie.
L’envie est sans doute le sentiment le plus vain qu’on puisse nourrir. Vain parce qu’envier quelqu’un pour ce qu’il a (et qu’on n’a pas) n’enlève pas à cette personne ce qu’elle a, cela ne nous donne rien non plus (on n’a toujours pas plus ce qu’on envie à l’autre) et, en plus, on se sent hyper mal intérieurement.
Ce n’est donc pas pour rien que les bouddhistes ont cerné cette perturbation mentale comme génératrice de souffrance. Quand on est envieux, on souffre.
Quoi de mieux, alors, que de se réjouir pour les autres au lieu de les envier et de souffrir?
Un peu de méditation, de stabilisation de nos pensées et on visualise les autres heureux. Oui, arriver à se réjouir des bienfaits dont les autres jouissent. Parce que cela ne nous enlève rien. Au contraire.
Quand un bienfait nous arrive, on aime se réjouir et sentir les autres contents pour nous, dans notre entourage. De la même manière, il faut aussi être pleinement heureux pour les bienfaits dont jouissent les autres.
Et en ne cultivant pas l’envie, en nous réjouissant, nous nous mettons justement dans l’état d’esprit pour accueillir d’autres bienfaits qui, peut-être, sont en train de nous passer sous le nez parce que notre esprit est occupé à envier la situation d’un autre!
Le Salon du Livre de Montréal est un bel endroit pour mettre en pratique cette attitude positive. Pour moi la première, avec mon modeste Soleil en tête qui n’a pas eu l’attention qu’espérait mon éditeur (et moi-même, bien entendu!). Mais l’attention reçue par d’autres ne m’enlève rien. Je dois profiter des bons moments avec ma famille, mes amis qui viendront me voir, l'équipe de Septentrion... et les potentiels lecteurs. Et me réjouir que les livres fassent encore leur chemin auprès des lecteurs!