En deuil de mon oncologue
C'est une dure nouvelle qui m'attendait chez l'oncologue aujourd'hui. Une nouvelle que je redoutais et que j'espérais voir repoussée encore de quelques années: il prend sa retraite.
Bon. C'est une pré-retraite, m'a-t-il expliqué. Mais ça implique qu'il doit quitter l'hôpital qui exige que les médecins spécialistes soient à plein temps. Il n'y a pas de possibilité de faire de mi-temps. Donc il doit partir.
Le rouleau compresseur m'est passé sur le coeur. Je ne m'attendais pas à ça et j'avais d'autres préoccupations, comme le prolongement de mon congé de maladie. Mais tout a été projeté au second plan.
En plus, ces derniers temps, avec mon "sfumato mental", je n'ai pas les idées claires. L'annonce m'a complètement déstabilisée et déconcentrée. Je regardais ma petite liste des choses à demander, hagarde. Ma mère était avec moi, elle aussi un peu sous le choc. Mon médecin me traite depuis 6 ans, maintenant. C'est mon grand allié et je l'apprécie énormément. J'ai eu du mal à ne pas éclater en sanglots dans son bureau.
J'ai évoqué la possibilité qu'il continue de me suivre dans la clinique où il ira s'installer, mais un cas comme le mien demande un suivi en milieu hospitalier. Il va me référer à un collègue qui, j'en suis sûre, fera de l'exellent travail aussi. Mais c'est une étape qui se termine pour moi.
Un deuil.
Pour ce qui est du suivi, eh bien, je vais cesser mes traitements de Temodal après mon dernier cachet (soit samedi soir). Je suis très fatiguée, même si ma formule sanguine et mon état de santé général sont bons. J'en suis arrivée à neuf cycles, environ et il semble que ce soit assez pour avoir stabilisé la tumeur. Mais c'est après une résonance magnétique qu'on aura une idée plus précise. Donc il m'a prescrit une IRM d'ici les prochaines semaines et un rendez-vous le 3 janvier.
Ce sera notre dernière rencontre. Il quitte ensuite l'hôpital définitivement le 7 janvier.
Pour l'heure, je dois me remettre un peu de la nouvelle, même si je sais bien que c'est la vie.