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Soleil en tête
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30 janvier 2013

Le retour de la sérotonine

Citalopram

Lors de ma dernière rencontre avec mon oncologue, il m'a prescrit une dose légère d'antidépresseurs, question de m'aider un peu à dissiper les nuages sombres accumulés dans mon esprit. Comme ce médicament, le Citalopram, prend quelques semaines à faire effet, c'est très progressivement que j'ai commencé à percevoir un changement en moi.

Il faut le dire, je n'étais pas chaude à l'idée de prendre des antidépresseurs. C'était comme si j'avais perdu la bataille, comme si tous mes efforts pour garder un esprit positif, mon "soleil en tête", n'avaient pas suffi. J'avais l'impression de baisser les bras. Mais il se trouve que le cerveau est un organe de chair, et son bon fonctionnement est liés à son activité chimique. La fatigue, le stress, les chocs émotifs peuvent miner notre santé mentale et avoir des effets très physiques, débalançant l'équilibre du cerveau. Cet équilibre entre le monde extérieur et notre façon de l'appréhender mentalement ainsi que le bon fonctionnement de tous les éléments du corps se nomme l'homéostasie.

La sérotonine est un des éléments chimiques essentiels pour maintenir l'homéostasie. Elle agit comme neurotransmetteur, soit comme "messager des neurones", si on veut. Un déficit de sérotonine peut entraîner une dépression. Dans mon cas, c'est une dysthymie qu'on m'a diagnostiquée, c'est-à-dire une légère dépression s'étirant sur une longue période. Ses symptômes sont la fatigue, les problèmes de mémoire et de concentration, un mauvais sommeil, de l'anxiété, des idées noires, notamment. La dysthymie peut résulter d'un choc ou d'un stress chronique. Bien entendu, ma rechute a certainement contribué à démolir mes défenses mentales...

Alors voilà que les semaines passent. Et que mon cerveau se regénère, que je ressens les effets de la sérotonine. Moins d'idées noires au réveil. Moins envie de me rouler en boule sous mon lit à toute heure du jour. Plus d'énergie pour les tâches ménagères. Bien sûr, je reste vulnérable.  Ma rencontre de lundi, qui ébranle ma confiance en moi dans mes projets littéraires, me fait ployer l'échine. Mais je sais que je remonte la pente, car tout ne m'apparaît pas noir. J'arrive à rester centrée sur le côté ensoleillé de la vie. 

Tout n'est pas gagné, c'est certain. Mais j'avance. Et même si cet état des choses s'atteint en partie "artificiellement", je me sens mieux.

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Commentaires
J
@Joëlle: Je vois que vous me comprenez bien. Quant à vous, appuyez-vous sur vos béquilles, le temps de pouvoir courir à toutes jambes sous peu. Des fois, on ralentit notre course, la vie est plus difficile... comme c'est le cas pour vous, pour moi. Pour tant d'autres aussi autour de nous. Mais l'important, c'est de continuer à avancer. Une béquille, une canne... Une chaise roulante, même. Des fois, ça prend ça. Et il y a nos proches qui sont là aussi. On n'est pas seuls.<br /> <br /> Et non, on ne baisse pas les bras. Merci pour vos bons mots. Contente que Soleil en tête se soit rendu à vous. Bises!
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J
moi aussi j ai cru avoir perdu la bataille quand j ai dû prendre un antidépresseur mais j avais réellement besoin de cette béquille d ailleurs j ai réussi à l'arrêter par la suite mais depuis début janvier et suite au décès de mon beau père et d'une amie victime d'un cancer du sein je n ai pas attendu et j 'ai repris ma béquille,pour moi, mais aussi pour mes proches car je m en voulais d'être désagréable ; eux qui m entourent autant.<br /> <br /> je viens de recevoir votre livre soleil en tête que j ai eu tant de mal à trouver en France.<br /> <br /> Vous aussi vous êtes ma béquille par votre blog et votre livre .<br /> <br /> Alors on baisse pas les bras
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J
@Sylvie: Belle image, que ce parallèle avec le plâtre pour soigner une fracture. Et puis, maintenant que je vois les effets bien réels de ce retour de la sérotonine, je réalise que ça m'aide vraiment. Que je n'y arrivais plus, toute seule.
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S
Mais nooonnn, la prise d'antidépresseur ne signifie pas qu'on a perdu la bataille, elle veut dire exactement le contraire : qu'on prend les armes et qu'on continue de se battre !! Qu'elle est tenace cette idée vicieuse qu'on-devrait-y-arriver-par-soi-même-à-froid-sans-aide-extérieure ! Je donne souvent l'image suivante : vous vous sentiriez en échec s'il vous fallait utiliser un plâtre pour soigner une fracture ? Y'a pas de différence ! <br /> <br /> Par chance, tu es pleine de sagesse et j'en suis bien contente. Allez, pas question de baisser les bras, tu es sur la bonne voie. ;)
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