Dégât d'eau
Ah, l'imprévu...
On descend au sous-sol en soirée, avec l'idée de regarder un épisode de notre série du moment. Verre de vin à la main, fatigués. Et nos yeux tombent sur une grande coulisse d'eau, imbibée dans des affiches roulées dans un coin. Posées en attente contre la bibliothèque.
Moi: "Tiens? C'est quoi, ça? Il y a eu de l'eau?" Mon chum s'approche. Met les mains sur le dessus de la bibliothèque. Il y a de l'eau en effet. De l'eau accumulée, et imprégnée dans le bois pressé du meuble et dans les centaines de cartes Magic des garçons, rangées là. On allume les lumières. On déplace les meubles. On inspecte le plafond. Je monte chercher mes parents qui descendent voir ce qui se passe. On appelle les assurances... et la soirée calme a pris un tour diamétralement opposé.
Un dégât d'eau.
Vivre dans une vieille maison, c'est aussi faire face à ce genre de tracas. Vieux tuyaux. Du neuf rabouté dans le vieux. Les soudures de plomb vert de gris. Le plombier, trouvant la source du problème, a défoncé sans le vouloir le tuyau fuyant. Vite. On ferme l'entrée d'eau. On répare. On change le vétuste. On remet du neuf. Du neuf en plastique... on enlève le cuivre pour mettre le nouveau "pex". En se disant intérieurement que ça ne vaudra pas ce qu'on enlève.
Depuis les derniers jours, je suis dans les travaux de réparation. Et un peu dans le deuil, car beaucoup de ce qui a été brisé ne sera pas remplacé. Ces vieilles affiches que nous gardions "en attendant" de leur trouver un endroit où les accrocher. Eh bien elles se sont ratatinées. Collées les unes aux autres. Soudées. Impossible de dérouler la plupart d'entre elles qui se déchirent dans nos tentatives infructueuses. Et les garçons, inspectant les cartes mouillées, ont trouvé plusieurs "rares" qui ne valent plus rien. Il faut se dire que ce n'était que du matériel. Mais quand même.
Nous avons un nouveau plancher. Nous rachèterons une autre bibliothèque. Le ménage sera fait dans les jours qui viennent.
Mais moi, je trouve ça difficile. L'imprévu, ce désordre qui se rajoute à ce qui était "prévu", les rénovations entamées sur la structure extérieure.
Au moins, c'est un moment où on apprécie les avantages de la copropriété-bi-génération. Ne pas être seuls à affronter tout l'embarras, les assurances, les travailleurs qui vont et viennent. On en rit, aussi.
Bah. Un peu.
Juste assez pour ne pas déprimer totalement.