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Soleil en tête
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22 janvier 2016

Trois heures

Ambulance La Presse

Il y a un mois aujourd'hui je sortais de l'hôpital, après ma crise de convulsions. Les jours, les semaines passent et je me remets de ce grand bouleversement. Mais l'événement m'a fortement ébranlée. Sans compter la médication que je prends et qui affecte mon humeur.

Je suis venue ici, dans un court billet, vous résumer la situation. Or, comme je n'en ai aucun souvenir, je peux difficilement témoigner de ce qui s'est réellement passé. Toutefois, à partir de ce que m'ont raconté mon conjoint et ma mère, je me fais un portrait. Comme un tableau impressionniste de cette soirée du 21 décembre.

C'est toujours difficile de se "comparer". Mon ami Penouille, qui a un oligoastrocytome, m'a raconté comment sa crise de convulsion est survenue. Comment cela a entraîné son transfert en avion de Gaspé à Québec, où il a eu son diagnostic et, toujours inconscient, a fini par être opéré par notre chère Dre Lumière. Donc pour moi, une crise de convulsions, c'était ça. La totale. Se réveiller un mois et demi plus tard, encore en délirium.

Or, il y a d'autres formes, bien moins intenses, de crises. Mon amoureux a un collègue de travail dont la coniointe s'est fait diagnostiquer récemment une tumeur au cerveau. Elle a d'abord eu une crise de convulsions pendant son sommeil. Elle est restée une dizaine de minutes inconsciente avant de se réveiller sans souvenir de ce qui venait de se passer.

Pour ma part, je me suis réveillée à l'hôpital tard en soirée. Une neurologue m'a appris que j'avais fait une crise de convulsions. Je n'avais aucun souvenir, sinon de vagues impressions que je relie aux brefs moments entre les trois grandes crises que j'ai eues. Trois heures s'étaient passées. Peut-être même trois heures trente. Ça, c'était quand j'ai repris conscience. Mais j'allais encore rester hagarde jusqu'au lendemain, où on m'a donné mon congé. Mais cette impression se poursuivrait encore quelques jours, pendant lesquels j'ai dormi l'essentiel du temps. J'ai même de grands pans de mémoire envolés, comme la journée du 24 où les festivités se sont organisées autour de moi sans que j'y participe vraiment. Je venais à la cuisine. Je m'y assoyais. Puis je retournais m'étendre. Ma mère et ma Marraine ont veillé sur moi, et sur la fête. Et mon Amour et mes fils.

Lors de la crise, j'ai d'abord donné un coup à mon amoureux. Il s'est retourné pour voir que j'étais devenue complètement raide. Je n'ai pas "fait le bacon" comme on dit si poètiquement au Québec. Non. Je suis devenue raide comme une momie, les bras repliés. On aurait pu me tenir dans les airs, je serais restée droite. Tous mes muscles étaient convulsés. J'ai mordu ma langue. L'ambulance est arrivée rapidement. Huit minutes après l'appel, selon l'estimé de mon chum et de ma copine chez qui nous fêtions le solstice. Elle m'a accompagnée dans l'ambulance. C'est drôle (sans l'être) mais mon amie vient de commencer son cours en médecine. Je lui ai donné l'occasion de mettre en pratique ses réflexes! J'ai fait une seconde crise en route dans l'ambulance. J'ai vomi et uriné dans mes vêtements. J'ignore quand j'ai fait la troisième crise. Encore dans l'ambulance ou rendu à l'hôpital? Mystère.

Mon sang est devenu acide. Il a fallu qu'on me médicamente. J'ai reçu de l'Ativan et du Dilantin. Peut-être autre chose. Pour m'injecter tout ça, le personnel médical a eu un petit défi avec mes veines. On m'a passé une échographie des bras. J'ai fini pleine de bleus. Mon amoureux m'a aussi dit que ma respiration s'est ralentie. Beaucoup ralentie. Mais tout cela était normal dans les circonstances. C'est le corps qui tente de se nettoyer de ce que les muscles ont rejeté de toxines.

Il y a un mois, le corps broyé par l'explosion électrique de mon cerveau, je rentrais chez moi.

Et si j'ai perdu pied, si j'ai erré quelque temps dans des eaux dépressives, je relève la tête.

**

Image: La Presse.

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Commentaires
P
- Un jour, nous allons tous mourrir, Snnoopy.<br /> <br /> - Oui, mais tous les autres jours, nous allons vivre.<br /> <br /> <br /> <br /> Philemon
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J
coucou,<br /> <br /> j ai fait ma première crise d épilepsie le 22 décembre dernier,je ne me souviens de rien depuis je suis sous KEPRA.<br /> <br /> d autre part j ai été opérée le 29 décembre pour otter des cellules au coeur (évolution négative constatée lors de l IRM de contrôle de mois de novembre) de ma tumeur cérébrale, il va s en suivre 6 semaines de radiothérapie plus chimio témodal.<br /> <br /> pour le moment je suis dans les rdv pour établir et affiner le protocole.<br /> <br /> donc depuis novembre difficile d avoir le moral finalement il me tarde de commencer le traitement pour éradiquer cette "merde"<br /> <br /> bon courage à tous et meilleure année possible 2016<br /> <br /> bises
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E
Tout le bonheur possible pour 2016 belle Julie!<br /> <br /> Merci pour les nouvelles, c'est toujours une grande joie de te lire.<br /> <br /> Quelles aventures! De la vraie science-fiction ma foi! <br /> <br /> La fin est toujours bonne, ouf!<br /> <br /> Prends bien soin de toi<br /> <br /> Erika X
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H
chère Julie,<br /> <br /> je t'écris de l'ouest de la France (Nantes) d'où je suis ton aventure depuis mi-août 2015.<br /> <br /> en effet mon épouse âgée de 35 ans a fait elle aussi une crise d'épilepsie (dans sa voiture a l’arrêt durant sa tournée d'infirmière libérale) avec perte de connaissance de 30 min. elle a mordu sa langue tout comme toi. après hospitalisation et examen, on a découvert un AA3. Opération éveillé, radiothérapie ont suivi et maintenant chimio prise de médicaments anti-épileptique et crise partielle rythment notre quotidien mais bon elle va bien c'est l'essentiel.Elle est belle, intelligente et courageuse comme toi.<br /> <br /> C'est pas facile de vivre un truc pareil, de ne plus pouvoir conduire, de ne pas pouvoir exercer le travail que l'on aime, mais c'est temporaire et le plus important aux yeux de ceux qui t'aiment c'est de voir ton sourire, ta joie de vivre et ta bonne humeur. Ça recharge les batteries (moral) d'un moment difficile comme celui là.<br /> <br /> Je suis de tout cœur avec toi. Repose toi et prends des forces.<br /> <br /> Hendrick, un frenchy qui pense à toi.
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N
Chère Julie,<br /> <br /> <br /> <br /> Du Sud de la France d'ou je suis , sache qu'il m'arrive bien souvent de penser à toi.<br /> <br /> Ce qui t'arrive je l'ai vécu et pour l'éviter je dois vivre avec mon médicament (keppra) tous les jours. Il m'arrive toutefois d'avoir des crises partielles ( paralysie du côté droit).<br /> <br /> Pour éviter cela je me ménage un maximun: sieste l'après-midi, pause avant toute sortie surtout entre midi et deux. Et puis je travaille de chez moi même si j'aurais aimé rester en présence de mes collégiens. Malgré tout ces aménagements qui me contrarient ( je pèse mes mots) je suis là et je suis debout.Courage ma belle! Tu va réussir à doser toi aussi la fatigue. Nadège.
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