Mauvaise veine

Difficile de dire comment je vais ces temps-ci. Devant ma psychologue, cette semaine, j'ai été d'une grande confusion pour verbaliser mes états d'esprit. Suis-je anxieuse? Oui. Comme bien des gens d'ailleurs. Est-ce que j'ai des "raisons précises" à cette anxiété? Oui. Sans doute... mais lesquelles? Incapable de répondre. Et lorsqu'elle m'a demandé ce que je souhaiterais, si elle avait une baguette magique pour réaliser mon voeu, eh bien là encore, incapable de trouver une réponse!

Rien!

Je ne sais même pas ce que je souhaite. Ou en fait, je sais, mais sans précision. Sans pouvoir NOMMER mes interrogations. Mes peurs. Et lorsque je me retrouve confrontée à cette incapacité de parler, de clarifier le chaos qui se presse dans ma tête, je panique. Je me sens mal. Comme si tout tournait. Que je me trouvais ridicule, avec mes problèmes. Mon nombril. Et toute l'incertitude. Quel est mon avenir? Mon pronostic? Retournerai-je travailler? Retrouverai-je la force pour le faire? Ou serai-je constamment assaillie de doutes, qui me font systématiquement avancer puis reculer de deux pas? Participer à un projet, un comité, un cercle de lecture... je me sens prête à foncer. Puis je fonce dans un mur. Et lorsque l'envie me reprend de refaire des projets, je n'ose plus, ne sachant pas si une crise de convulsion me guette encore. Ou une déprime. Je me sens d'une grande inutilité.

La semaine après mon hospitalisation, j'étais restée avec une douleur intense dans le bras gauche, là où j'avais eu une (des?)perfusion(s). Une phlébite superficielle, avait évalué Penouille, d'après mes descriptions. Mais la douleur persistait, et dès que j'étais fatiguée, en soirée, elle se propageait dans le haut de mon bras et mon épaule. Appel à mon infirmière-pivot, petit tour à l'urgence. On m'a passé un Doppler (une échographie des veines de mon bras), pour confirmer que je faisais en effet un thrombose superficielle de la veine basilique. Rien de bien grave, mais qu'il fallait surveiller. Je passerai un nouveau contrôle Doppler demain après-midi, pour vérifier que tout rentre dans l'ordre (ce que je crois, étant donné la presque disparition de la douleur).

Donc voilà ma mauvaise veine. Mal dans mon corps. Dans mon esprit. Mais surtout dans mon esprit.

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Photo prise par YP le 29 octobre 2017. Je m'amusais vachement.

Comments

[Nadège]

Chère Julie,

Tes mots , ton calme, ta dignité face à l'adversité sont notre bouée face à l'océan qui nous engloutit parfois, nous qui vivons cette maladie. J'aimerais te dire toute l'admiration que tu m'inspireS et t'envoyer un baume miraculeux pour panser tes douleurs. Surtout pense à toi. Ne t'oblige à rien; Nadège de Montpellier.

[Renatus Viator]

Chère Julie, même si je me suis retiré dans mes terres depuis des lustres avec ma pas-si-petite famille, que je suis disparu des réseaux sociaux jusqu'aux prochaines calendres grecques et que je ne t'ai pas revue depuis au moins... 10 ans ou a peu près (tu te rends compte !), je veux que tu saches que je passe souvent ici pour prendre de tes nouvelles... Or ce soir, sans en dire plus parce que les mots me manquent toujours, je veux simplement mettre en appui, de ton côté, tout ce que j'ai toujours senti partager avec toi, depuis nos études, sans même avoir eu besoin de le dire : l'intelligence qui illumine les regards échangés, l'espièglerie de nos quelques sourires en coins et ce petit côté terre à terre, branché sur le réel et la vraie vie, en dépit de toutes nos longues et très sérieuses années d'étude!!! Je ne sais pas si ça pourra t'être utile, mais voilà ce que j'avais depuis longtemps envie de t'envoyer de Cacouna!

Amitiés.

[Jane]

Chère Julie, merci de continuer à écrire sur ce blog. Je regarde presque tous les jours si vous avez publié un nouveau message, vous lire me fait du bien. J'ai découvert votre blog il y a quelques mois, quand je cherchais pendant des heures des informations sur les oligodendrogliomes. Mon frère que j'adore a eu une crise d'épilepsie fin janvier, et on a découvert qu'il avait cette tumeur. Il a été opéré en mai, il a eu une radiothérapie et maintenant une chimio. Toute notre vie a basculé à l'annonce de cette maladie. Merci de vos témoignages, de vos récits, du temps que vous nous donnez, à nous vos lecteurs. On ne se connaît pas et pourtant je pense souvent à vous. Votre famille est là près de vous, mais il y a aussi tous ces anonymes qui vous lisent et vous soutiennent, qui sont avec vous. Merci Julie.

[Venise]

Tu sais encore nous parler, utiliser les bons mots pour que l'on soit suspendu à chacun de tes bouts de ligne, tu trouves des titres fins, intelligents, la balance, c'est beaucoup l'émotion. L'émotion fait figer. Elle a un réel dos large l'émotion, on peut lui en remettre beaucoup sur nos maux, et mots dans ton cas.

Tu as des comptes à régler avec tes émotions.

C'est ton cheminement, tu apprends.

Je ne sais pas pourquoi mais ces temps-ci, il me semble que les personnes de mon entourage sont très occupés à cheminer, à avancer, et ils se buttent à des obstacles. Parfois, on est presque immobile mais on apprend. Parce qu'on apprend pas avec nos jambes, nos bras ou notre estomac.

Bon cheminement, belle amie,

Lâcher prise ? Pourquoi pas :-)

[Annette St-Pierr]

Qu'est-ce qui se passe,tu semble beaucoup souffrir.Je voudrais tellement t'aider.Je le fais par les prières,et je ne te lâche pas.Je demande à Dieu,de venir t'enlever cette maladie qui ne te lâche pas.Et je serai toujours là pour toi.Sois confiante,ils vont finir par faire quelques chose jamais je croirai.Dieu est avec toi,il t'aime.Il ne t'abandonnera pas tu es sa petite brebis.Et nous ont va être avec toi Je t'aime ma grande.