Chimio: jour 17, cycle 6
Demain le grand jour... Comment vais-je?
Disons que j'apprécie vraiment mon changement d'horaire. L'adaptation est passée et, maintenant, à condition que je prenne le Temodal une heure ou deux avant d'aller dormir, mes nuits sont bonnes et je me réveille sans nausée. Au saut du lit, je suis fonctionnelle.
Du côté de mon énergie, ce n'est pas la grande forme, mais ça ira, je crois. Disons que l'hiver qui n'en finit plus n'aide en rien à retrouver un peu de forces. La vitamine D commencerait-elle à me manquer? Bon. Je suis peut-être due pour une séance de luminothérapie! (En terminant mon rapport d'impôt, je vais remédier à cela...) Et je prévois me coucher tôt ce soir pour avoir une bonne nuit de sommeil en réserve. Cela devrait m'aider à garder une bonne concentration au travail.
Côté moral... Ouf. Disons que les choses vont mieux qu'elles n'ont été en février, ou qu'elles l'étaient dans les derniers jours (voir mon allusion à cet effet...) Bref, je remonte un peu la pente. J'essaie de me recentrer, de trouver des activités autotéliques. De faire le point sur ce qui compte pour moi dans ma vie, les raisons qui me donnent le goût de m'accrocher. J'essaie de faire la liste des activités dans lesquelles je suis douée. Bref, oui, j'ai un peu besoin de valorisation et j'ai un peu un sentiment de vide. La maladie, elle a ce pouvoir de saper le moral! La voie d'accotement, ce n'est pas précisément là où on sent qu'on a une valeur, en tant qu'être humain.
Bon. D'accord. Oui. Je me reprends: je ne perds pas ma valeur simplement parce que je ne travaille plus ou que je n'ai presque plus de contacts sociaux. Je reste une mère qui fait son possible, une amoureuse au caractère difficile... Une amie, une fille, une soeur... Ok. Oui.
N'empêche. L'action nous force parfois à aller au-delà de ces questionnements existentiels. J'ai beaucoup donné dans l'"inaction tourmentée" ces derniers temps, alors je pense que je suis prête à sortir travailler quelques semaines. Car on parle bien de semaines, ici. Mon contrat commence par trois jours de formation, ensuite il ne reprend que le 7 mai et ce jusqu'à la Saint-Jean environ. Et le travail est assez tranquille: correction de textes, assise. Des journées de six heures, soit de 8h30 à 15h30, avec des pauses en avant-midi et en après-midi, en plus de l'heure du dîner. C'est donc idéal pour vérifier l'état de mes forces et mes capacités. J'aurai des vacances tout le mois de juillet et le début du mois d'août. Ensuite, vers la mi-août, je devrais être prête physiquement et psychologiquement pour retomber dans l'enseignement.
D'ici demain, pas de surmenage. Le "grand ménage" est, de toute façon, sur la glace depuis quelques jours (merci mon cou et mon dos...). Plusieurs me l'ont d'ailleurs fait remarquer: c'était probablement un signe qu'il me fallait encore un peu de repos.