Jeu de dominos
Avec le réveil du volcan, me voilà repartie dans mes préoccupations… Il faut que je reste centrée. Que je reste zen.
Bien sûr, j’entrevois des difficultés financières. Je n’ai pas d’assurance longue durée et le Temodal coûte une fortune. Je me demande aussi si je serai en mesure de terminer ma session et, si oui, si je pourrai partir à Rome en stage avec mes étudiants. Je me demande si, à l’automne, je travaillerai. Si oui, un seul cours ou deux? Et je me demande si le Temodal sera aussi efficace que la première fois. Si la tumeur finira par atteindre des zones qui déclencheront des effets secondaires comme de l’épilepsie, des problèmes d’élocution ou de motricité…
Quand ces idées s’enchaînent dans ma tête, parfois, elles finissent dans une spirale incontrôlable. Ça me réveille la nuit. Ça me déconcentre le jour.
Donc j’essaie de rationnaliser les choses. De me dire qu’il y a des dates « charnières » qui, par la suite, entraîneront l’effet domino.
Et « la » date, c’est le 19 mars.
Je reverrai alors mon oncologue qui, d’ici là, aura reçu mes résultats de l’IRM du 5 mars (dossier dont je n’ai pas de nouvelles, mais qui est suivi par mon infirmière pivot). Il devrait également avoir parlé à mon neurochirurgien concernant la marche à suivre.
Lors de cette rencontre, je devrais pouvoir me faire une tête (sans mauvais jeu de mots!) : la chimiothérapie est-elle nécessaire et, si oui, dois-je l’entreprendre dans un délai très court ou si je peux me permettre d’attendre jusqu’en juin?
Dès que j’aurai ces informations, ce sera la chute des dominos. Dans un sens ou dans l’autre.
Avant cette date, je ne fais qu’alimenter mon anxiété en créant des scénarios qui ne se réaliseront peut-être pas. À moi de stopper la spirale.