Bouddha et moi

Jeune, j’ai jonglé avec l’idée de me mettre au bouddhisme. Ainsi, adolescente, je m’étais mis en tête d’adopter ce mode de vie axé sur la méditation et le contrôle des pensées. Cependant, quand un «vrai» bouddhiste est venu à mon école secondaire présenter son expérience de vie d’où les passions étaient exclues, je me suis rebiffée.

Quoi?

On pouvait vivre une vie sans passion? Valoriser une telle aberration?

Il faut dire qu’à l’époque la passion était toute ma vie. Je me consumais dans mes amours, mes projets, mes amitiés, mes coups de coeur et mes grandes colères. Pour moi, une vie parfaite était synonyme de montagnes russes.

Si ce premier flirt avec le bouddhisme a été de courte durée, j'en ai conservé une admiration pour un certain esprit bouddhiste et continuai, ainsi, à cultiver, à ma manière «montagnes russes», une certaine paix de l’âme...

Quant à la méditation, elle fait partie de ma vie depuis longtemps. Initiée très jeune par mes parents, elle a toujours contribué à me recentrer et à faire le point. Même si je peux passer plusieurs jours de suite sans faire de méditation profonde, je passe rarement une journée entière sans avoir fait une petite mise au point introspective, respiré profondément en dégageant mon esprit de ses négativités... Bref, je médite, même minimalement et maintement, je fais des exercices de cohérence cardiaque.

Or, à l'automne 2010 alors que nous traversions une période difficile, mon Amoureux et moi sommes tombés sur une affichette annonçant un séminaire au Centre bouddhiste Toushita situé dans le quartier Saint-Jean-Baptiste. De mémoire, je crois que le thème de cette journée était "Se libérer de la souffrance". Nous y avons assisté et reçu, ma foi, un enseignement pratique inspirant. La jeune nonne (que j’avais un jour aperçue et remarquée!), fort sympathique, avait su nous communiquer une vision très positive et sereine de la vie en résumant quelques principes bouddhistes facilement applicables dans notre vie.

Après quelques visites très enrichissantes et reposantes, nous avons voulu approfondir les enseignements. C’est alors que nous avons été confrontés à la réalité: le type de bouddhisme prôné au Centre Toushita va au-delà d'une philosophie de vie et est une vraie religion basée sur des croyances auxquelles nous n’adhérons pas (comme la croyance presque polythéiste en une multitude de bouddhas, la réincarnation ou l’existence de mondes «infernaux» qui n’ont rien à envier à l’Enfer catholique...), sans compter que la jeune tradition tibétaine kadampa se distingue du bouddhisme du Dalaï Lama et est en désaccord avec cet homme. Bref, nous avons pris nos distances avec ce bouddhisme.

Mais bien des principes de vie bouddhistes peuvent être intégrés et appliqués qui changent un peu notre perception et améliorent notre état d’esprit. Je pense au détachement, à la compassion, au fait de chérir les autres... Et sur lesquels j’ai l’intention de revenir dans les prochains jours en ces lignes, puisque j'y vois une source d'apaisement qui m'aide à trouver la sérénité face à la maladie et tous les pépins de la vie.