Passer de trois à quatre
J'ai eu cet avant-midi les résultats de mes derniers examens de contrôle.
À mon entrée dans son bureau, ma neurochirurgienne m'a demandé, d'un ton enjoué: "Pis? Du neuf depuis décembre?" Or, moi, avec mon stress et mon petit déficit de l'attention, j'ai entendu: "Il y a du neuf depuis décembre!"
Et ça, ça n'était pas une bonne nouvelle. Du tout. Donc je ne comprenais pas l'air réjoui de ma docteure.
Le malentendu réglé, j'ai vite été rassurée: rien n'a bougé depuis décembre.
Je vous l'ai dit, ma neurochirurgienne a une intelligence vive, elle est efficace, attentive et avenante. (Cette fois, j'ai réussi à la tutoyer!) Elle se rappelait de ce que j'avais mentionné comme problèmes d'élocutions, de concentration et d'écriture lors de notre dernière rencontre, et même des remarques de mon conjoint qui, lui, ne trouvait pas que c'était si marqué. Ma médecin voulait savoir si j'avais encore observé ces mêmes problèmes. Ils sont toujours là, oui. Cependant, je ne dirais pas que ça s'est empiré.
Ma chirurgienne a examiné avec nous les scans à l'écran de son ordinateur. Ma tumeur, toujours bien visible. Bien délimitée, mais stable. Mais cette fois, j'avais de nouvelles données, celles de ma spectroscopie.
Les résultats d'une spectroscopie, ça ressemble à un sismographe (l'image à côté vous donne une idée, mais il ne s'agit pas de mes propres résultats...) C'est un graphique qui compare les cellules avec les neurones, en comparant le côté sain (donc mon lobe droit) avec les tissus envahis par la tumeur dans mon frontal gauche. Ainsi, dans les zones saines, ma courbe de neurones est beaucoup plus haute que celle des cellules. Du côté de la tumeur, elle est moindre, mais j'ai néanmoins plus de neurones que de cellules. Et dans la zone plus dense de la tumeur, c'est égal. Ces résultats ne peuvent pas être comparés, car c'était la première fois que je passais une spectroscopie, mais pour le moment, ils appuient l'IRM qui est stable.
Pour la perfusion, elle montre la vascularisation de la tumeur. Un oligodendrogliome est, par nature, très vascularisé. Ce que montrent mes examens, c'est que dans la zone de la "vallée sylvienne" (j'ai appris un nouveau mot), j'ai un vaisseau sanguin qui passe et qui donne l'impression d'une grande vascularité. Pourtant, tout est stable, en tenant compte de ce vaisseau. Rien ne montre un rehaussement.
Ainsi, ma neurochirurgienne est d'avis d'espacer d'un mois l'intervalle entre mes résonances magnétiques qui passeront de trois à quatre. Je ne repasserai plus de spectroscopie tant que tout semblera stable (ma médecin m'a dit en riant que si elle prescrivait des spectroscopies systématiquement, elle ne serait pas aimée par les radiologistes!).
Ma prochaine résonance aura donc lieu en juillet.
C'est un grand "ouf!" que nous avons poussé à la fin de cette rencontre. Je suis contente de pouvoir envisager sans souci mon stage à Rome avec mes étudiants, et que je pourrai poursuivre ma session!