Bleu lundi
La journée d’hier était, selon de très savants calculs, le lundi blues, soit le jour le plus déprimant de l’année. Peut-être cela explique-t-il l’état de dévastation mentale dans lequel j’ai flotté du matin au soir ? Heureusement, ces moments de déprime et d’apathie surviennent assez rarement chez moi, car je n’aimerais pas ma vie.
Il faut dire que j’avais visionné la veille le film Le Labyrinthe de Pan. On en disait du bien, tout en spécifiant que ce n’était « pas facile ». Pas facile ? La thématique ne l’est certes pas. Et le monde imaginaire dans lequel se passe l’essentiel de l’histoire est franchement glauque et sa symbolique m’a hantée. Bref, ce n’était pas l’idée du siècle de me taper cette soirée cinéma alors que l’attente préopératoire me pèse.
Et surtout, c’était la rentrée au cégep hier. La session d’hiver commence une fois de plus sans moi. J’accumule ces sessions d’arrêt comme des perles de tristesse sur un collier. Ma vie de prof est un sourire édenté. J’ai en plus appris la retraite précipitée de mon «romano-collègue» avec qui j’ai organisé et vécu les deux Stages à Rome. Une autre page se tourne.
Alors voilà. Ce lundi bleu est maintenant derrière moi.
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Illustration: Barbara Bonvin, Temenos 19 (2013), pigments et huile sur toile