Brève histoire du progrès
Voici un excellent livre que j’ai dévoré ces derniers jours, après en avoir entendu parler par Normand Baillargeon: Brève histoire du progrès, par Ronald Wright. Les thèmes touchaient à mon enseignement, et je voulais en discuter avec mes étudiants. Qu’est-ce que le progrès ? Où nous mène-t-il ? Comment les civilisations anciennes sont-elles disparues et qu’avons-nous à apprendre d’elles ? Et nous, en tant qu'Occidentaux d'aujourd'hui, comment voyons-nous l’avenir, dans cette lorgnette ?
Je réfléchissais à tout cela, l’autre soir, lors de ma résonance magnétique. Le progrès, dont je suis redevable. Couchée dans une machine de pointe valant quelques millions de dollars, sondant l’activité au fond de ma caboche.
Le progrès, parfois, c’est lorsque rien ne change.
Et c’est justement mon cas.
Je voyais mardi une collègue de Dre Lumière, qui m’annonçait que l’IRM était absolument semblable à celle faite en juin. Je reste encore suivie aux trois mois, et ce pendant un an.
Et le progrès, c’est aussi recommencer à faire ce que l’on faisait avant.
Comme enseigner.
Un retour progressif, justement.
Deux cours que j’aime, Égypte des pharaons et Civilisations de l'Antiquité. Des étudiants éveillés, dynamiques.
Que demander de mieux ?
Eh bien, je vous avoue que je dois faire beaucoup d’efforts pour garder espoir, pourtant. Pas pour moi. Mais pour l’humanité. Secouée, malmenée. Aux prises avec ses contradictions.
Rien de nouveau, pourtant. Qui connaît l’Histoire sait que nous assistons à une grande crise. Or, nous apprenons fort mal et répétons nos erreurs.
Quand j’ai questionné mes étudiants de Civilisations de l’Antiquité sur la raison pour laquelle il était intéressant de s’arrêter à l’histoire des civilisations disparues, ils m’ont dit qu’il fallait comprendre hier pour saisir la réalité d’aujourd’hui. Et quelqu’un a levé la main pour ajouter : « Et demain ».
Car quel sera notre avenir, « demain » ? Que pouvons-nous changer ? Que pouvons-nous faire ?