Q: Pascale Quiviger
Pensiez-vous que j'avais mis mon défi littéraire de côté? Que je ne prenais plus le temps de lire à travers mes journées de ménage qui débouchent sur un cou coincé ou mes débuts au travail? J'espère bien que non!
Il se trouve en fait que je continue à lire mais que je suis tombée sur des bouquins qui, en eux-mêmes, sont des défis! J'avance dans le Livre de l'intranquilité de Fernando Pessoa de même, et surtout, dans Ulysse de James Joyce dont j'ai lu 420 pages... sur 1000. Ouf. Je vous en reparle, de Joyce. Que oui!
Mais pour le moment, je vous résume un peu le livre qui m'a sauvée de Joyce et de Pessoa: Le cercle parfait de Pascale Quiviger dans lequel je me suis lancée, découragée de ne pas terminer de livre plus rapidement. Avec ses 172 pages, c'était du gâteau...
Il y a deux types de livres. Ceux qui nous prennent par l'histoire, ceux qu'on lit par plaisir de la langue. Le roman de Pascale Quiviger fait partie de la seconde catégorie. Il s'agit d'un livre à la prose très poétique, profonde et belle. Un vrai régal pour les amoureux de la langue. Un livre dont l'histoire, fort simple, est celle d'une femme qui a tout quitté pour vivre un amour impossible avec un Italien, dans son village. Isolée, laissée seule des jours entiers dans un univers qui n'est pas le sien, cette femme médite sur la vie, la possibilité du bonheur, les liens qui unissent les êtres, qui les lient et les entravent.
"Peut-être n'avez-vous jamais été seule auparavant, sans doute le serez-vous toujours désormais. Vous êtes seule, sans le bien et le mal, sans peur ni honte. Vous êtes seule dans la mesure où vous êtes terriblement libre, d'une liberté nouvelle et fracassante, et vous ne savez plus comment formuler votre loi, déroutée comme le serait un esclave affranchi du jour au lendemain."
Pascale Quiviger a reçu pour ce livre le prix du Gouverneur général du Canada en 2004.
Pascale Quiviger, Le cercle parfait. Québec, L'instant même, 2003. 172 p.