Accumulation

Je termine ma quatorzième journée de Temodal. J’en suis donc au deux-tiers du cycle.

Jusqu’à présent, mon énergie est restée bonne. Au travail, dans mes activités quotidiennes. Peut-être aussi grâce à une protéine presque « magique » qu’on m’a conseillée récemment et que je prends depuis le début de ma chimio (et dont je vous reparlerai!). Mais malgré cet apport énergétique, ce support immunitaire, je ressens depuis hier l’accumulation… et la fatigue.

Faible et essoufflée. Voilà où j’en suis.

Presque de la difficulté à me tenir la tête droite. Difficile de rester assise. Difficile de lire. Même écrire sur mes genoux m’est plus facile que de maintenir le poids d’un livre dans les airs. Rester debout? Mieux vaut m’assoir. Ou me coucher. Ou m’effondrer…

Dormir? Pas nécessairement. Car cette fatigue n’est pas mentale. Je me sens lessivée. Physiquement. Mais j’ai tous mes esprits. Et pas envie d’aller me coucher à 20h.

Oui. Accumulation.

J’imagine que c’est ainsi que fonctionne le médicament. Cette progressive accumulation finit par avoir raison de la tumeur. Peu à peu. La grugeant. La détruisant. Une cellule à la fois.

Grande bataille dans ma pauvre, pauvre tête.

Allez… plus que sept comprimés et j'en serai quitte pour un congé.

Comments

[Julie GravelR]

@Venise: Je vais profiter aussi du congé pascal pour être tranquille pour ces toutes dernières journées du cycle. Et je serai en pause pour le Salon du Livre... et ta venue!



@Poudre en sucre: je dors assez bien. Mais durant la journée, ce n'est pas de sommeil que je manque, mais bien d'énergie.



@Lux: ta mémoire est bonne! Mais j'ai déplacé ce fauteuil. Il est maintenant dans ma chambre, où la vue donne sur la cour. C'est sûr qu'en n'ayant pas de congé, je suis un peu moins contemplative qu'en 2006-2007. Ça me manque un peu, j'avoue.



@Kikine: Tu as raison, je sais. Et en fait, je suis obligée d'écouter mon corps. C'est impossible de lutter, au risque d'avoir des ennuis. D'en perdre l'équilibre et de me retrouver en situation difficile (que j'ai déjà vécue et que je ne veux pas revivre!)



@Choubine: Ah, pure sagesse, chère Choubine. Tu me vois bien embêtée, en fait. Tentant de ne pas ralentir (du moins, pas trop!), mais désirant néanmoins guérir. Mais voyons les choses comme ça: il reste 5 semaines à ma session. Ensuite, après ma virée à Rome(!), je pourrai rêver amplement dans mon Récamier!

[Choubine]

Je comprends, Julie, que tu veuilles vivre intensément, tirer parti de chaque instant, mais il faut aussi te reposer, ménager tes forces pour que ton corps puisse travailler à sa guérison. Ce récamier propice à la rêverie, que LUX évoque si bien, m'a l'air très invitant...

[Kikine]

Je comprends que de voir son corps si fatigué peut être décourageant. Comme c'est un mal inévitable avec ce traitement, il me semble que tu devrais juste l'écouter et te reposer autant que possible.

Bon courage Julie ! Tu es forte et courageuse et je pense à toi

[LUX]

Si ma mémoire est bonne Julie, tu as déjà aimé t'allonger sur le Récamier, avec un thé, en laissant errer tes pensées vers la fenêtre.

[Poude en sucre]

On dit du sommeil qu'il est un "moment de grâce" tant pour la récupération mentale que pour la récupération physique. Alors, il ne faut pas résister, tu mérites bien ce cadeau quand il se fait sentir. C'est un support de guérison de plus!