À quoi ça sert, parfois?
Ce matin, mes "zommes", le petit et l'Amoureux, sont partis en trombe en laissant soudainement derrière eux l'appartement silencieux. La coupure du matin. Le silence qui retombe. Et qui m'accompagne ensuite pour la journée.
Je ne dormais plus, mais j'étais au lit. À ressasser pour la millième fois les mêmes pensées. Qui me poursuivent. Dont j'arrive mal à faire le tri.
Ai-je trop de temps pour penser? Est-ce tout simplement cela mon problème? Quand on vit à 200 à l'heure, comme c'est habituellement mon cas, on a un peu moins de temps pour ressasser ses problèmes. La fatigue nous gagne le soir, le sommeil vient facilement. Le jour, tout va trop vite pour s'arrêter. Mais quand les soucis s'amoncèlent, quand la vie ralentit son rythme, les pensées se bousculent, m'envahissent l'esprit. Je suis prise dans un tourbillon de préoccupations. Et je crois que si j'étais seulement un peu plus active, je ne serai pas aussi angoissée.
Dans tous mes retournements intérieurs, il y a bien entendu la place qu'occupe mon blog dans ma vie. Est-il utile? M'aide-t-il? Je doute. Je me demande si je ne commence pas à ennuyer les gens avec ma chimiothérapie qui revient au même après quatre mois, avec le fait que je prends moins de temps pour faire des recherches à contenu scientifique pour nourrir un peu mes rubriques...
Oui, parfois, je doute du bien-fondé de mon blog.
Pourtant...
Pourtant, quand je prends un peu de recul, que je repense aux raisons qui m'ont amenée à monter ce carnet, je sais bien que j'y gagne, que j'y prends plaisir. Qu'au fil des jours, justement quand mes pensées m'envahissent, je peux en isoler une ou deux et en faire un billet. Utiliser mes angoisses, mes joies et mes découvertes pour nourrir mon blog et, par le fait même, me nourrir moi-même.
Alors je boucle la boucle, dans mon esprit. En ces lignes. Pour me rendre compte que je suis sans doute normale à me poser toutes ces questions, à me remettre en question.
Illustration provenant d'ici.