Un lundi de plus
Chaque fois qu'une semaine commence, je ressens un peu d'abattement, de découragement. Comme si je ne voyais pas la fin de ce cycle qui m'emmène toujours plus loin. Les jours, les semaines se ressemblent... Et je me débats pour garder le moral, me trouver des choses à faire, garder à l'esprit mon objectif principal: guérir.
Donc, chaque lundi, je ressens un peu de lourdeur. Le temps de me secouer. De reprendre le dessus. Mes hommes quittent la maison pour entamer leur semaine de travail et d'école. Le cycle normal reprend. Je passe quelques minutes à évaluer l'étendue de ce qui m'attend. Puis, je me lève. Je me fais un café. Et je plonge dans cette journée, qui deviendra semaine puis mois.
Cette semaine, j'ai quelques dossiers à régler. Je dois entrer ma déclaration pour le chômage (et ce, aux deux semaines à partir de maintenant) et je veux aussi me réinscrire à l'université. Il y a quelque temps que je veux faire un autre baccalauréat, cette fois en études littéraires. Mon but, avec cette démarche, est de me donner les outils nécessaires pour enseigner la littérature française et québécoise au collège. Je pense que je serai en mesure de me faire créditer un an de littérature (avec tous mes cours faits en littérature ancienne, grecque et latine). Il ne me resterait que deux ans à faire, étalés selon mon horaire d'enseignement, à temps partiel. Je pourrai alors continuer à enseigner au collège, mais en diversifiant mon champ de compétence. Les civilisations anciennes sont passionnantes, mais l'offre de cours est minuscule. Tandis que les cours de français langue et littérature sont obligatoires et offerts dans tous les collèges. Mes perspectives d'emploi seraient meilleures.
On verra bien. Mais au moins, je serai inscrite pour la session d'automne.
Et puis, pour occuper mes journées, l'idée du défi littéraire me plaît beaucoup. J'adore lire. Plongée dans un bon livre, je ne vois pas le temps passer, j'oublie mes soucis. Ces interludes de bien-être sont les bienvenus par les froides journées de février qui sévissent encore. Alors je lis. Je me repais de lecture.
Et mon moral va mieux. Que demander de plus?
Illustration: peinture à l'huile représentant une jeune fille lisant, mais dont j'ai perdu la trace de l'auteur...