Une journée neuropsychologique…
J’avais ma rencontre avec la neuropsychologue hier à l’hôpital suivie de ma résonance fonctionnelle. Ma mère m’accompagnait et a pu assister à l’entretien.
La neuropsychologue est une femme vive et chaleureuse. Elle travaille en étroite collaboration avec ma neurochirurgienne lors des chirurgies éveillées. Et m’a bien expliqué comment se passerait mon opération . Mais d’abord, il a fallu revoir mon histoire depuis « le début » car il y avait longtemps que je n’avais pas été vue en neuropsycho et que mon dossier était incomplet. J’ai résumé le tout (mes changements de médecins, notamment). Nous avons aussi parlé de mon possible TDAH et, alors que je croyais que c’était secondaire, il est apparu que ça pouvait au contraire venir interférer. Par exemple, m’embrouiller dans mes phrases, lorsque je parle dans le « feu de l’action » quand je suis en classe ou dans une discussion enflammée, peut être dû à mon trouble d’attention, mon hyperactivité mentale, et non à l’aggravation de ma tumeur. Et puis j’ai soulevé un souci assez récent : je m’étouffe souvent avec de la nourriture ou des liquides. Et ça, selon elle, c’est à surveiller.
D’autre part, j’ai su qu’il restait encore une incertitude concernant la chirurgie : il se peut que je sois endormie. Cela dépendra de l’emplacement de ma zone de langage. En effet, si l’espace entre cette zone et la tumeur le permet, on m'endormirait. Toutefois, avec toute l’information que la neuropsy a en main et ce dont nous avons discuté dans son bureau, tout porte à croire que je serai éveillée. Moi, tout ce que je souhaite, c’est d’être dans les meilleures conditions possibles pour qu’il y ait le minimum d’impact sur mes capacités langagières.
La rencontre avait toutefois un but essentiel : m'expliquer en quoi allaient consister les exercices pour la résonance. Il y en avait de quatre types. D’abord des images à identifier, ensuite des catégories (par exemple, avec le mot « fruits », énoncer mentalement autant de noms de fruits possible). Ensuite, les lettres : trouver le maximum de mots débutant par la lettre affichée. Puis des verbes. Cette fois, il me fallait trouver des mots en lien avec le verbe (exemple, avec « pédaler » : vélo, route, casque…) Mais surtout, SURTOUT… entre tous ces enchaînements, il me fallait arrêter de penser quand on affichait le symbole «+».
En terminant, elle m'a fait pratiquer deux autres exercices liés à la motricité de ma bouche. Un exercice de « bisous » et un déplacement rapide de ma langue sur mes dents d’en avant.
Et puis j’ai été passer ma résonance avec une technicienne qui me résumait l’essentiel des consignes pour chaque exercice.
Eh bien, je vous avoue avoir eu du mal avec ces exercices. J’ai trouvé mon esprit beaucoup moins délié que lors de ma première expérience. Des mots qui commencent par "T"? euh? Toto, tutu, titi, tata... Je désespérais... Les moments où je devais vider mon esprit relevaient du défi. À quelques reprises, la technicienne m’a rappelé l’importance de faire le vide : « On voit beaucoup d’activité, madame », m’a-t-elle avertie.
Bon. Au moins, il y a de l’activité dans cette caboche! Maintenant, voyons ce que ça dira pour la suite et le choix de m’opérer éveillée ou non.
Prochaine balise : 4 décembre. Rendez-vous avec ma neurochirurgienne.